Initiation à la littérature française du Moyen Âge

De la quête et des aventures dans les romans arthuriens de Chrétien de Troyes et des « continuateurs ».

Par Martine Dauzier, docteur en langue et littérature médiévales

 

Les jeudis de 14H à 15H30

 

Lectures et études porteront sur le couple de Lancelot et Guenièvre, sur Perceval, et sur la « merveille » des merveilles, le Graal. Dans ces fictions à succès s’élaborent un modèle chevaleresque qui se veut universel ainsi que le modèle, pour des siècles, de la forme romanesque.

 

 

  1. À la confluence des traditions biblique, antique, celtique, folklorique, occitane et orientale… portées par l’écriture et l’oralité, Chrétien de Troyes écrit à la Cour de Champagne entre 1160 et 1185. Contexte essentiel que la richesse intellectuelle des Cours où un public aristocratique, masculin et féminin se forme aux débats et accepte de se laisser surprendre.

 

  1. Lancelot, « le chevalier de la charrette» (titre étrange pour définir un chevalier compagnon du roi Arthur! ) , fidèle vassal mais amant de la reine, combattant héroïque du « mâle Moyen Âge » mais esclave dans l’amour, le héros de roman par excellence, au cœur des contradictions, suscite l’admiration du public courtois.

 

  1. Perceval, le jeune « sauvage », celui qui ne connaît ni la chevalerie, ni l’Amour, ni son propre nom, souvent jouet du hasard (les « aventures »), part d’abord à la recherche de lui-même. Dans le Conte du Graal, ses défaillances dénoncent aussi les risques encourus par la chevalerie : violence, orgueil, oubli de l’autre.

 

  1. Les mystères du Graal : écrire sur l’ébahissement, le silence et l’ignorance ? Chrétien de Troyes conduit le lecteur à se poser des questions, tandis que se profile, par intermittence, la christianisation de la quête chevaleresque.

  

  1. Dans le demi-siècle suivant, les clercs écrivains répondent aux questions posées ou laissées en suspens par Chrétien de Troyes. Les « continuateurs », pour tout dire et tout expliquer, ont recours à des techniques d’écritures spécifiques. Reprendre les personnages-clefs, comme Lancelot et Perceval, mais remanier les motifs en abrégeant ou allongeant, entrelacer les aventures en multipliant les compagnons de la Table Ronde et en remontant les générations vers les « enfances » et les ancêtres.

 

  1. La christianisation absolue du Graal s’impose ; le motif de la quête du Graal s’inscrit dans l’Histoire Sainte tandis que la prose des historiens et des théologiens remplace le vers dans l’immense Somme cyclique du Lancelot-Graal. L’avant-dernier roman, La Quête du Saint Graal, oscille entre l’allégorie et l’aspiration mystique, sans doute dans la ligne des écrits cisterciens. Perceval reçoit la Grâce d’être l’un des trois chevaliers élus du Graal.

 

  1. Lancelot demeure le héros central malgré (?) son statut de pécheur : dans l’histoire du royaume arthurien, dont il peut être le meilleur défenseur comme le plus farouche ennemi, dans les sacrifices de l’amour courtois, et dans une « Histoire Sainte » puisque l’élu entre les Élus, Galaad, est son fils. Comment le sauver et le condamner à la fois ? C’est ce que tente d’accomplir l’auteur de La Mort du Roi Arthur qui clôt le cycle du Lancelot-Graal.

 

  1. Retour sur une histoire de la lecture et de la bibliophilie à la fin du Moyen Âge. Figures littéraires et images des manuscrits enluminés renaissent sur les pages, scènes et tableaux du XIXème siècle et des suivants.

 

Note : la lecture préalable des traductions des romans cités plus haut rendrait la présentation des thématiques abordées beaucoup plus riche et agréable. Toutes ces œuvres existent dans des collections de poche.

 

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6/12/18

10/01/19

24/01/19

 

Tarif : les 8 cours d’1H30 : 52 €

(Adhésion non comprise)